Notre podcast relate une histoire dans laquelle le mot-clé est l’Economie Circulaire.
L’histoire se déroule dans un village du nom de Nogoya, qui signifie en langue Malinké : saleté.
Dans ce village, autrefois, les ancêtres pouvaient communiquer avec les vivants, apparaître dans leurs rêves et leur transmettre des conseils spirituels et pratiques. Ils arrivaient même parfois à vivre en harmonie avec les villageois. Mais, avec le temps, les choses ont changé. Une grande négligence s’est installée, et Nogoya a été envahi par des déchets. La saleté était partout : dans les rues, dans les rivières, autour des maisons. Peu à peu, les ancêtres ont cessé de venir. Leur voix ne parvenait plus jusqu’à Nogoya. Le lien entre les générations avait été rompu à cause du désordre et de la pollution.
Devant cette situation inquiétante, le conseil des ancêtres a tenu une réunion spéciale. Ce conseil était constitué d’Abla, la reine mère des ancêtres, N’zué, le gardien des ressources divines, Kontité, le messager de la reine mère.
Lors de cette réunion, tous furent très déçus de voir que les nombreux conseils donnés aux vivants par le passé n’avaient pas été suivis. Le village sombrait de plus en plus dans la saleté, sans que personne ne semble s’en soucier réellement.
Un jour, Kontité prit l’initiative de parler à la reine mère Abla de la nouvelle approche qu’il allait tenter. Cette fois, le message ne serait pas livré à n’importe qui, mais, à Adja, une jeune entrepreneure de la capitale originaire du village, qui possédait une usine, qui salissait la capitale par ses débris (usine).
Un soir, Adja fit un rêve étrange. Dans son rêve, elle voyait Kontité tenant un parchemin lumineux. Il lui transmit un message codé : « Respecte la règle des 3 R ». Après deux semaines d’intense réflexions, Adja réussit enfin à décrypter ce code : Réduire, Réutiliser, Recycler.
Ce fut une révélation. Elle comprit qu’elle avait un rôle à jouer, qu’elle devait devenir l’ambassadrice de l’économie circulaire. Sans attendre, elle mit en place plusieurs initiatives dans son usine : meilleure gestion des déchets, transformation des chutes de production en nouveaux produits, formations pour les employés. Elle créa même un petit centre de recyclage annexe.
Mais elle savait que cela ne suffisait pas. Il fallait que le message atteigne Nogoya. Elle fit passer des messages dans les journaux, intervint dans des émissions de radio, et finalement se rendit elle-même dans le village.
A son arrivée, les réactions furent partagées. Certains villageois la dévisageaient, doutant de ses intentions. D’autres l’écoutaient avec attention, intrigués par cette idée de donner une seconde vie aux objets. Elle organisa des rencontres, expliqua ce qu’elle avait appris, et montra comment trier, réparer et réutiliser les objets.
Petit à petit, le changement s’opéra. Les villageois commencèrent à trier leurs déchets, à fabriquer des objets artisanaux à partir de matériaux récupérés, à cultiver des jardins sur d’anciens tas d’ordures. Même à la capitale, les citadins commencèrent à changer leurs habitudes grâce à son influence.
Voyant ces efforts, les ancêtres purent enfin redescendre. La voix d’Abla se fit entendre dans le cœur des anciens du village. La paix et l’harmonie revenaient peu à peu.
Nogoya changea. Son nom aussi. On commença à appeler Sanya, qui signifie propreté en langue Malinké. Ce nouveau nom symbolisait la renaissance du village, le retour à l’ordre, au respect de la nature, et à la sagesse ancestrale.
Et ainsi, à travers ce conte moderne, nous comprenons que l’économie circulaire n’est pas seulement un concept, mais un mode de vie capable de restaurer le lien entre l’homme, la nature et les générations du passées.